La SombreLys en visite

Ce fut Bartimeus qui vint l'accueillir en premier, alors que l'elfe faisait sa promenade quotidienne dans les longs dedales de couloirs du College. Parfois, il lui arrivait encore de se perdre, et d'autres fois il decouvrait des salles qui jusque la lui etaient inconnues.

La voyant ainsi arriver, un petit sourire s'accorcha aux levres de Bartimeus. Il decida donc d'aller engager la conversation, comme tout hote qui se respecte. S'inclinant bien bas en arrivant devant elle, il commenca a parler d'une voix douce mais assurée:

Mes salutations, Dame Liryana. Je suis Bartiméus, co-fondateur et l'un des deux dirigeants de cette guilde.
Quel bon vent vous amene? Vous cherchez une place parmi nous? Vous voulez traiter d'une affaire quelconque? Ou bien vous etes simplement la pour faire connaissance et observer notre belle ecole?
Dans tous les cas, venez, je vous en prie. Allons discuter de tout et de rien autour d'un verre, si vous me permettez, bien sur?

D'un couloir en voute, apparut un jeune nêr à la tunique bleu saphir.

Aperçevant son maitre en compagnie de la Dame elfe, il salua d'un regard Maitre Bartimeus ainsi que la jeune nis. Mais surprenant les dernières paroles de son maitre quant à une "collation" avec la belle nis, il ne voulut point s'imposer en la conversation et s'eclipsait discretement.

*** Quand le ner fit volte face il avait devant et tout prêt de lui, la silhouette frêle par la taille, mais imposante par l'aura, de l'autre co-fondateur de l'Arcanum qui le fixait avec un regard amusé et sympathique. Avant de s'avancer dans la Salle d'accueil, avec l'attitude la plus aimable possible, il lui glissa à l'oreille : ***

- Je vous croyez passé maître dans l'art de discrétion, Arcane Sentinelle !?
La vigilance et l'esperit de décision sont encore à travailler...

*** Entrant, en ouvrant les mains et les bras ***

- hAaaa ! Noble invitée, je vois que mon collègue Bartiméus a pu quitter quelques instants ses piles de candidatures, pour honorer de solanellités l'accueil de nos visiteurs !

Soyez la bienvenue dans l'antique Tour, déjà dite "Arcanum", bien avant que Bartiméus n'enfile ses premières guetres elfiques.

*** Prenant avec respect et application le manteau de l'invitée sur un bras, et en désignant un petit salon aux senteurs de thé fumant dans l'eau presque bouillante et d'encens crépitant sur des braseros ***

Une collation ?

Le sourire rassurant de la nis semblait redonner confiance au jeune ner. Il repondit de son plus gracieux sourire et, constatant qu'il ne semblait aucunement gêner ses maitres, il s'approcha de Dame Sombrelys.

"Mes hommages, Heri Sombrelys,

Je suis bien aise de pouvoir vous rencontrer de nouveau, en d'autres circonstances que sur un champ de bataille.

Je suis présentement membre de l'Arcanum comme Arcane Sentinelle et veille à la sécurité de ce lieu d'étude.

Si vous l'acceptez j'aurai plaisir à me joindre à vous pour partager ce thé."

Anwë te repond d'un sourire charmant :

"Eh bien, allons rire de ce pas.."

Et Anwë de te faire signe de suivre la joyeuse compagnie.

Bartimeus, qui etait quelques minutes plus tot dans un couloir en train de debattre avec Yog Rha d'un probleme tordu, au sujet d'une certaine banque a Emedesia, se retrouvait a present dans la salle "boissons". Le vieil elfe avait plus d'un tour dans son sac (et connaissait plus d'un passage secret dans l'ecole meme.), et il avait ete plus rapide qu'Anwe et Liryana, sirotant tranquillement son cocktail, un petit flacon "Danger de mort - ne pas toucher", a la main.

Je vous attendais. Asseyez vous donc, et servez vous; dit il lorsqu'il les vit arriver, probablement un peu etonnés en le voyant tranquillement assis la sans qu'ils l'aient vu les depasser.

Dans la cheminée grondait quelques bûches qu'un homoncule, au gros nez et aux ailes membraneuses, venait de jeter, en s'époustant les mains.

Quand le groupe entra dans la salle, il venait de rejoindre sa cachette, derrière la grande plante verte qui trônait dans un coin de la pièce.

La SombreLys avait bien fait d'hoter son manteau, l'atmosphère était chaude, et on sentait bien le côté terrien dans l'amènagement des lieux.

Chacun à sa façon, les deux Gardiens, avaient agencé le mobilier avec des objets typiquement de leur culture respective, et avec cette touche si spécifique d'exentricité que finissait toujours par avoir un archimage qui prenait de l'âge.

C'était un intérieur à la fois orc (tables basses, fourrures, chaises et fauteuils d'osier, mobiles à base d'os et de plumes) et elfe (lampions aux douces lueures tamisées, tapisseries fines, mobiles à base de feuiles mortes immortalisées dans l'argent ou l'or fin).

Empoignant l'anse de la théière qui souffletait sur quelques braises, Yog Rha tira un fauteuil d'osier aux larges accoudoirs, de manière à ce que Dame Liryana puisse s'assoire, et désigna un siège près de l'atre, à Anwë. Il en profita pour jeter un rapide coup d'oeil sur la perle qu'elle portait, comme s'il eut voulu vérifier quelque chose. Comme il était derrière le fauteuil, à le repousser vers l'avant, elle ne s'en était pas aperçue. Mais l'un des deux autres convives l'avait vu faire.

Le nécessaire à thé, avec le feu, les ustensiles, les pots odorants, était imbriqué dans la grande table basse, ronde et centrale, et ornée d'une ferronerie qui lui donnait la forme d'un Pentacle.

En se laissant tomber sur un pouffe de fourrure en forme de tête de géant, il lança :

Il ne manque plus qu'un orc pour compléter cette assemblée elfique !

Bartiméus, qui appréciait moins le thé que son compère, ne put s'empêcher de montrer Le Bar, meuble massif, et plein de recoins, tout en ventant la soirée de dégustations diverses qu'ils avaient passé avec por'kab la semaine précédente. Les laissant focalisés sur cette partie de la pièce, le chevalier orc laissa aller ses pensées et sentit son instinct de limier qui revenait au galop :

- Elle avait commençait sa phrase par "Je veux bien me laisser tenter..." tout en touchant du bout des doigts son pendentif. Yog Rha avait déjà vu une perle de cette sorte quelque part... mais où !?
- Son regard s'était assombri quand elle fit référence à son passé et au labeur qu'il représentait.
- Enfin Anwë et elle, n'étaient pas étrangers.

C'était plus qu'il n'en fallait pour dire à Barti', ce soir, que leur partie d'échecs d'après-souper attendrait le lendemain, et qu'il se retirerait dans ses appartements pour réfléchir à un problème digne d'intérêt ("tes satanées énigmes policières !" aurait dit Barti'!), qui lui était venu dans la journée.

Ses cauchemars étaiet encore parfois agités par le souvenir de cette nîs, qui faisait partie des Membres appelées Dames d'Honneur, au Conseil de Chevalerie des errants et sans royaumes, et qui avait fini par perdre la raison pour un Démon. Loetheri... C'est pour celui-ci qu'elle avait été jusqu'à arracher de sa propre chaire, par la main même de son amant, avec une dague recourbée, l'enfant qu'elle portait...

Le destin est si étrangement imprévisible, que peut après, lors de la guerre des trois jours, entre les Plaines d'Havrebois et le Domaine, la propre famille du Maître, fut affligée d'un sinistre événement, qui le marqua beaucoup, bien qu'il n'en parla jamais à personne.

Sa propre nièce, engagée comme guerisseuse, dans la colonne de braves qui retournaient pacifiquement dans leur Plaine, eu son destin lié à celui des nîs qui avaient été charmées par le dénommé Erran, âme damnée.

En effet, les elfes, pris d'une rage sanguinaire, suite au sac de leurs cités, s'en prirent aux orcs qui obéissaient à l'ordre de Guttrak 1er, de rompre sur le champs tout combat et de rentrer au pays.

L'orkesse était enceinte, et fut lapidée, par un groupe de dignitaires du Domaine,occupée à soigner l'un de ses congénères !

Une des nîs charmée par la créature démone avait participé à la lapidation avec la plus extrême violence, et Yog Rha, l'avait su...

Chaque fois qu'il voyait la cicatrice sur le ventre de sa nièce, elle aussi porteuse de Livre, il repensait à son échec à sortir le Conseil de Chevalerie de l'Ombre... et pourtant, à une époque, les Dames d'Honneur avaient été la lueure, l'espoir, la flamme, qui animait les nobles idéaux de cette chevalresque assemblée !

Après avoir connu la cruauté des ulmatéos sur les champs de batailles, il l'avait découverte sous un autre angle : le cadre feutré des Cours des Royaumes. Il l'avait rencontrée ensuite en la personne de l'infâme Isabella Winter, tenancière de la Maison des milles caresses, à Dominia, à qui il avait arraché les premiers orphelins, enfants des rues. C'est de là d'où était parti le projet d'Orphelinat...

Reviens parmi nous ! Ton thé va refroidir ! Lança Bartiméus, qui avait terminé de présenter le contenu de sa réserve personnelle d'alcool aux invités et s'apprétait à parler de la cave où les deux archimagos entrepôsaient un trésor de vins rouges des côteaux Ithoriens, de cet alcool de grains d'orge si particulier qu'ils appelaient "Wisky" en mémoire du dernier Familier de Barti', de ces vins rosés d'Arténies, devenus si rares...

Anwë avait ouvert la route à Dame Liryana en avancant d'une demarche légère et rapide; il ne manquait pas durant le court chemin de se retourner de temps à autre pour adresser un regard à la nis de manière à s'assurer de son rythme de pas.

Decouvrant Bartimeus déjà attablé, il essayait en effet de retenir sa surprise et se tournant vers Liryana en disant :

"Bart' a plus d'un tour en son sac semble t'il... Et puis il aime bien se faire remarquer !"

Anwë ne put s'empecher de rire comme un espiègle enfant elfe, pour ceux qui connaissaient son passé, la metamorphose semblait totale...

A l'invitation de Maitre Yog Rha, il s'asseyait discretement près de l'âtre sur son siège et observait discretement le manège de Maitre Yog Rha observant la perle de Liryana.

Il etait ensuite attentif aux explications de Bartimeus quant au contenu de sa cave personnelle, en admiration face à la culture emerite du vieil elfe quel que soit le sujet...

Par moment, il risquait un regard curieux sur la belle nis qui leur faisait l'honneur de sa présence.

J’espère que ma visite ne vous à pas importuner…Je m’en voudrais de perturber votre travail.

*** Yog Rha écoutait, avec le sourire du père qui contemple les premiers pas de son enfant. Mais son esprit analytique ne cessait de traiter les informations, pour en faire des ressources utiles au développement personnel des individus qu'il guidait. C'était un peu pour ça, que certains l'appelaient Maître après tout... Il ne disait mot... Mais chaque parole de Liryana évoquait une réponse qu'il adressait à l'âme de la jeune femme, plutôt qu'à sa conscience, qui n'était pas encore prête à les recevoir... ***

Si vous avez des questions, mon cher Anwë, n'hésitez pas. La curiosité n'est un atout que quand on l'assouvit.

Tu lui dit ça, mais comprendra-t-il un jour, que c'est à toi-même que tu lances le défi de la curiosité, pour... te motiver. Anwë est comme toi, il ne s'est pas encore trouvé. Et d'une certaine façon, vous parcours doivent être similaires. Mais je n'ai pas encore suffisament d'informations sur vos passés à tous deux, pour en tirer conclusions.

Et je ne vous tiendrais pas rigueur de ces indiscrétions.

Tu devrais ajouter : Si ça peut m'aider à trouver ce que je suis venu cherhcer...

J’ai longtemps hésité à venir me présenter ici… J’étais curieuse de découvrir votre communauté et de vous revoir Maître Yog Rha.

Parceque tu étais poussée par deux choses : l'Ombre qui est encore présente en toi, et qui sans cesse cherche à se frayer un chemin, du plus profond de tes affres, mais qui, immanquablement, périra, définitvement, dans cette vie, ou dans une autre...

Pour la dernière phrase elle avait planté son regard dans celui de l’orc.

Et puis après cette bataille pour Yesod la Libre, j’avais envie d’autre chose… De découvertes moins macabres.

... et la Lumière, celle qui Est depuis bien avant que tu existes à toi-même, et qui t'a guidée jusqu'à moi, mais comme une enfant tu hésites, tu cherches des prétextes, pour esquiver, la seule, la vrai raison de ta présence ici, qui ne concerne en définitive, ni la magie, ni la chevalerie, ni les causes et combats de ce monde, mais ta propre évolution.

*** L'orc souris de manière énigmatique et sympathique, tout en levant son bol à thé, pour porter un toast. ***

Bref, vous avez vu de la lumière, vous avez frappez, et les mages de l'Arcanum vous ont ouvert leur humble demeure.

A cette Lumière qui vous a guidée jusqu'à nous - jusqu'à moi - !

Anwë rendit un regard aimable à Liryana suite à son intervention à son egard.

Il ecoutait ensuite la diatribe de Maitre Yog Rha, mais semblait surtout curieux de comprendre comment telle beauté pouvait être assise parmi eux et irradier d'une lumière si forte que son ecrin en était aveuglant...